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Comment apprendre à devenir entraîneur sportif, un arbitre ou un professeur d'EPS ? Demain, les futurs professionnels du sport pourront compter sur la technologie pour les aider tout au long de leur carrière... de la formation aux compétitions internationales !


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Formation par la vidéo


L'éducation physique et sportive (EPS) fait partie du programme scolaire depuis plusieurs décennies. Nous avons tous des souvenirs (plus ou moins bons !) de nos enseignants d'EPS. Ce que l'on sait moins, c'est comment former de bons enseignant d'EPS et de bons entraîneurs sportifs ? Nos chercheurs travaillent sur des méthodes de développement professionnel modernes pour les aider !


1. Point technique

Sport et éducation

En  1981, l'éducation physique et sportive que l'on connaît apparaît. L’objectif de l’EPS est de "démocratiser" l'activité physique et sportive en s’adressant à tous les élèves, quelque soit leur niveau, pour participer à leur éducation motrice. De leur côté, les structures sportives (associations, pôles France de formation, etc.) assurent la formation des sportifs à leur plus haut niveau de pratique. Ces structures mettent en avant leurs disciplines sportives en ouvrant leurs offres de formation à destination de publics plus larges.

Les futurs enseignants d’EPS et entraîneurs sportifs suivent désormais des formations un peu spéciales... Elles associent à la fois le développement des pratiques professionnelles pendant des stages et une culture scientifique variée. Ainsi, ces formations complètes permettent de bien comprendre toutes les facettes des métiers d’enseignant et d’entraîneur sportif !

2. Recherches et découvertes


Devenir enseignant d'EPS ou entraîneur sportif n'est pas une mince affaire : gérer une classe, un groupe, s'assurer que les exercices sont bien compris et
réalisés, surveiller et prévenir d'éventuelles blessures... Il faut avoir des yeux partout !


Au laboratoire ACTé, à Clermont-Ferrand, un dispositif de formation professionnelle a été mis au point par les chercheurs pour aider les jeunes enseignants d’EPS en formation. Ce dispositif s’appuie sur une technologie récente : la vidéo à 360° et la vidéo avec plans synchronisés. En mettant un casque de réalité virtuelle, les futurs professionnels sont immédiatement plongés dans une salle de classe, en situation réelle ! Ils peuvent ainsi entrer à 360° dans le gymnase, le stade ou la piscine pour explorer ce qu’il s'y passe, percevoir l'ambiance et le bruit de la classe, comme s'ils étaient à la place de l'enseignant.

L'immersion permet aux futurs intervenants de mieux apprendre les actions et les réactions à avoir avec les élèves. Après l’immersion, on demande aux intervenants en formation d’exprimer ce qu’ils ont vécu en visionnant les vidéos. Ils approfondissent leur réflexion, avec l’aide d’un formateur, sur les phénomènes qui leur apparaissent importants. Ces réflexions leur permettent de mieux comprendre les gestes professionnels à apprendre pour exercer leur futur métier. La vidéo à 360° et la vidéo avec plans synchronisés sont donc de véritables outils à utiliser lors des formations d’intervenants par les activités physiques et sportives !

3. Et demain ?

De plus en plus de recherches le prouvent : l’immersion grâce à un casque de réalité virtuelle dans une situation ou un environnement particulier peut se révéler très efficace quand on apprend un nouveau métier. Non seulement on encourage les étudiants à questionner les futurs gestes et les pratiques qu’ils devront s’approprier, mais en plus on leur permet de “vivre” de nouvelles situations qu’ils ne connaissent pas forcément.

L’immersion accompagne les futurs professionnels dans l’apprentissage de leur nouveau métier. Cet outil les aide à acquérir les bons gestes, les bons réflexes et à se poser des questions sur leurs pratiques. Preuve que cela fonctionne : de plus en plus de formations intègrent la vidéo à 360° et la vidéo avec plans synchronisés en complément des autres cours ! Une recherche est d’ailleurs en cours pour savoir si les ressources audiovisuelles, en particulier les vidéos 360°, sont intéressantes à utiliser dans les formations des entraîneurs sportifs et des arbitres de rugby et de football. Et demain… Peut-être que tous les futurs enseignants d’EPS, sportifs, entraîneurs et arbitres, devront suivre des cours en casque de réalité virtuelle !

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Vidéo à 360° : Régulation tactile de l'enseignant

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Les faces cachées de l'arbitrage


Les arbitres, on n'en parle pas souvent... sauf quand il s'agit de le contester ! L'arbitre de demain prendra-t-il de "meilleures" décisions ?

1. Point technique

L'arbitre fait partie du jeu. Il doit connaître les règles et les faire respecter, décider ce qui est acceptable ou non, compter les points ou mesurer la performance des sportifs selon des critères bien définis. Même si ses décisions sont parfois contredites (surtout quand elles sont en faveur des adversaires), l'arbitre est indispensable au bon déroulement du match ou de l'épreuve, selon la discipline.

Pourtant, les mécanismes de l'arbitrage sont mal connus...

2. Recherches et découvertes


C'est pour mieux comprendre les différentes facettes de l'arbitrage de haut-niveau que les chercheurs du laboratoire ACTé de Clermont-Ferrand ont réalisé une série d'études. Voici quelques-unes des découvertes de l'équipe sur ce métier peu connu.


  • L'arbitrage est une affaire d'équipe : Même si l'arbitre semble "seul" sur le terrain avec les joueurs, la prise de décision se fait à plusieurs. En réalité, les décisions sont souvent construites par une équipe d'officiels, comprenant l'arbitre central et un ou plusieurs arbitres assistants, comme au football par exemple. Les décisions que prend l'arbitre sont aussi probablement influencées par les interactions qu'il peut avoir avec les joueurs, s’il y a des altercations ou non. Par exemple, certains joueurs choisissent de ne jamais contester l'arbitre. En "retour", ils espèrent que l'arbitre sera plus indulgent avec eux si il y a une faute.
  • L'arbitre est arbitré sur sa performance : Bien que l'arbitrage soit construit à plusieurs, c'est l'arbitre qui est tenu pour responsable des décisions. Les performances de l'arbitre sont elles aussi évaluées lors d'un match : a-t-il vu les fautes ? A-t-il réagi ? Comment ? Les superviseurs de l'arbitre notent tous ces éléments dans un rapport, à la fin de chaque match, envoyé ensuite à la fédération. Un gros enjeu pour les arbitres qui souhaitent arriver ou rester au plus haut niveau ! La presse et le public aussi évaluent l'arbitre. Si il prend une décision qui ne plaît pas aux médias, même si elle est juste, les conséquences peuvent être désastreuses pour sa carrière...
  • L’arbitre prend des décisions : L’arbitre a obligation de juger dans l’instant pour préserver la continuité du jeu. Il juge des faits mais pas seulement. Dans certains cas, tel un photographe, l’arbitre saisit effectivement dans l’instant un fait précis : le comportement des joueurs, l’impact du ballon… Dans d’autres cas, l’arbitre apprécie plutôt la dynamique de l’action des joueurs. Si « c’est plus du jeu », il intervient. Enfin, il peut, dans un troisième type de cas, arrêter le jeu et prendre le temps de mener une courte enquête. Il interroge alors les autres arbitres et éventuellement les images fournies par la technologie, à la recherche d’informations et d’indices qui lui permettent d’établir si l’action des joueurs acceptable ou non.
  • L'arbitre technologique : La technologie peut-elle vraiment contribuer à l'arbitrage ? Si elle peut aider à trancher sur certaines décisions et vérifier les fautes comme l'assistance vidéo, la technologie aussi peut se tromper ! En réalité, il n'existe pas d'arbitrage parfait : l'objectif est d'arriver à déterminer ce qui est acceptable ou pas sur le terrain, même si l'arbitre ne peut pas tout voir. Certains préfèrent que l'arbitrage reste "humain", car après tout, l'arbitre fait partie du jeu !


3. Et demain ?

A quoi serviront ces recherches dans le futur ? Doit-on s’attendre à voir débarquer sur le terrain de supers arbitres bioniques ? Cela n’est pas si sûr… L’utilisation de la technologie a ses limites, et beaucoup sont réticents à l’idée qu’elle remplace un jour l’arbitrage “humain”. Les chercheurs du laboratoire ACTé travaillent donc avec les fédérations sportives pour trouver comment intégrer ces technologies dans l’arbitrage de la meilleure façon, comme un outil pour aider l’arbitre mais qui ne le remplacera jamais.

A l’avenir, d’autres questions sont aussi à creuser : Comment l’équipe arbitrale prend une décision lorsqu’elle s’appuie sur les arbitres vidéo ? Comment se construit la performance sportive entre l’arbitre et les joueurs ? Quels sont les leviers pour intégrer plus de femmes arbitres, notamment de haut niveau ? De quoi occuper nos chercheurs pendant encore quelques années !
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L’arbitrage de demain ? technologies et décisions

A l’heure du déploiement de l’arbitrage
vidéo et d'une VAR qui fait débat, cette conférence propose différents éclairages scientifiques et techniques afin
d’étayer le débat.

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L’arbitre de rugby dans la presse sportive

L’arbitrage fournit depuis toujours aux commentateurs sportifs (et aux supporters) des motifs pour discourir sans fin sur les jugements, décisions et évaluations de « l’homme en noir ».

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L'arbitrage de demain ? Technologies et décisions

La vidéo est souvent évoquée comme la solution ultime, le juge de paix aux conflits liés aux décisions des arbitres. Mais de quelle(s) manière(s) la technologie influence-t-elle l’arbitrage ?

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