Se dépasser

Que vous soyez une femme ou un homme, un adulte ou un enfant, le sport est fait pour vous ! Demain, la pratique sportive sera adaptée aux caractéristiques de chacun. 


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Le burn-out sportif

Si l'on commence à bien connaître les bienfaits du sport et de l'activité physique, on entend peu parler du burnout sportif. Pourtant, les sportifs de haut niveau, y compris les plus jeunes, peuvent être concernés par ce phénomène.

 

1. Point technique

Le sport est généralement une activité considérée comme positive, et beaucoup d'études vont dans ce sens : il apporte des bienfaits physiques, psychologiques et même sociaux. Mais à partir du moment où le sport n'est plus un loisir mais une pratique de compétition à haut niveau, les choses changent car l'athlète est soumis à beaucoup de pression. 

Le sportif de haut niveau peut alors développer un burnout. C'est un processus qui se développe doucement et se traduire par un sentiment d'inefficacité, une perte de confiance en soi, un manque d'énergie, un épuisement physique et une attitude négative vis-à-vis du sport. Si le terme de burnout est maintenant bien connu dans le monde du travail, on sait encore peu de choses sur le burnout des sportifs.

2. Recherches et découvertes

Le burnout sportif est méconnu, particulièrement chez les jeunes sportifs de haut niveau. Pour mieux comprendre ce phénomène, une équipe de chercheurs du laboratoire L-VIS à Lyon ont tenté de trouver les causes et les conséquences du burnout chez les jeunes sportifs de haut niveau. C’est un processus long et complexe, influencé à la fois par la personnalité du sportif et par son environnement.

Un sportif "à risque" de burnout est souvent quelqu'un d'anxieux, qui a du mal à gérer ses émotions, trop perfectionniste, passionné mais de manière obsessive par sa pratique. Sa confiance en lui repose surtout sur ses performances (et celle des autres) et baisse si ces dernières sont moins bonnes. Une tendance à trop se comparer aux autres et une volonté de réussir pour faire plaisir à quelqu’un, par exemple, peuvent aussi influencer négativement le jeune sportif.


Des facteurs extérieurs augmentent également le risque de burnout : Un déséquilibre entre le sport et la vie personnelle, un sentiment d'emprisonnement entre le sport et l'école, la pression de devoir tout réussir, le sentiment de ne pas en profiter, des relations sociales stressantes et négatives et un faible soutien de la part des proches participent au développement du burnout. Une relation de mauvaise qualité entre le jeune athlète et son entraîneur et des entraînements trop importants peuvent aussi influencer le phénomène.

Le burnout peut avoir des conséquences regrettables : les jeunes sportifs touchés par un burnout élevé ont environ deux plus de risques d'abandonner leur pratique sportive... De telles recherches permettent de mieux comprendre le phénomène et de mieux s'y préparer pour en limiter l'impact sur la santé des jeunes athlètes !

3. Et demain ?

Les recherches sur le burnout sportif doivent être poursuivies, pour mieux comprendre ce phénomène complexe. Pour cela, les chercheurs du laboratoire L-VIS continueront de suivre de plus en plus régulièrement des sportifs qui devront tenir des carnets de bord. Ces carnets permettront aux chercheurs d’analyser plus en détail l’évolution des facteurs qui peuvent déclencher un burnout sportif.

Les chercheurs ont aussi pour objectif de présenter les facteurs et le processus du burnout sportif aux entraîneurs et aux sportifs, en intégrant cette problématique aux programmes de formation par exemple. Les entraîneurs seront ainsi plus attentifs et plus vigilants pour anticiper tout burnout chez leurs sportifs. De leur côté, les athlètes apprendront à mieux se connaître, à s’auto-évaluer et à rapidement sentir quand ça ne va pas et qu’un burnout risque de se déclencher. Pour les plus jeunes, les parents seront informés des risques et du rôle qu’ils ont à jouer dans la pratique de haut niveau de leur enfant lors de journées de sensibilisation par exemple. Pour éviter le burnout des sportifs, mieux vaut être bien préparé !

En savoir plus

Surentraînement, burn-out. Aspects neuroendocrinien, psychologique et sportif

 Conférence dans le cadre la journée "difficultés psychologiques liées à la pratique intensive" - CAPS Bordeaux.

Martin Fourcade : j'ai vécu un burn-out sportif

Après des championnats du monde compliqués le champion de biathlon évoque cette mauvaise passe que n'importe quel sportif peut connaître.



Yannick Agnel : "j'ai fait un burn-out"

Le double champion olympique de natation, désormais retraité, revient sur les raisons de sa sortie des bassins, et confie, pour la première fois, avoir "fait un burn-out".


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Enfants sportifs

Les enfants sont vraiment infatigables... Et pour cause, l'endurance des enfants se rapproche de celle de véritables athlètes ! Pourtant, une idée reçue perdure : les exercices physiques intenses sont dangereux pour leur santé et sont donc à éviter. Voilà une étude qui compte bien y mettre fin.

1. Point technique

Pour mieux comprendre les capacités incroyables des enfants, revenons sur quelques définitions. L'endurance est la résistance à l'apparition de la fatigue. En étant endurant, on est capable de poursuivre une tâche physique fatigante dans le temps.

Un exercice physique d’endurance, c'est un exercice continu ou répété qui fait appel à de grandes quantités d'oxygène. La randonnée, une balade en vélo, des séances en “fractionné” ou encore l’activité spontanée des enfants dans une cour de récréation en sont des exemples. Pour étudier les capacités à faire ce genre d'exercice, on mesure la consommation maximale d'oxygène par l'organisme.

Dès que l'on passe à des exercices physiques plus intenses, comme la musculation, on s'essouffle et l'oxygène ne suffit plus pour alimenter les muscles. Ces derniers produisent alors, entre autres, de l'acide lactique. L'élimination de cette molécule par le corps est longue et coûteuse.


2. Recherches et découvertes


Peu de recherches ont été menées sur les capacités physiques des enfants. Néanmoins, des chercheurs du laboratoire AME2P de Clermont-Ferrand ont mené l'enquête afin de savoir si, oui ou non, les enfants ont des similarités avec des athlètes adultes endurants.

Pour cela, ils ont comparé les performances de jeunes garçons, âgés de 8 à 12 ans, à celles d’adultes non entraînés et d’athlètes habitués aux entraînements sportifs intenses.
Les participants à l'étude devaient ensuite réaliser des sprints à vélos pendant 30 secondes. Les chercheurs ont mesuré plusieurs facteurs, comme la fréquence cardiaque, la consommation maximale d'oxygène et la concentration d'acide lactique dans le sang.


Les résultats sont surprenants. Les enfants sont beaucoup moins fatigués que les adultes non-entraînés et aussi endurants que les athlètes ! Leur capacité de récupération est tout aussi incroyable : la baisse de leur fréquence cardiaque et l'élimination rapide de l’acide lactique permet aux enfants de se remettre bien plus vite de l'effort fourni que les athlètes. Les chercheurs ont observé chez les enfants une très bonne capacité à utiliser l'oxygène, pendant plus longtemps, qui repousse ainsi l'apparition de la fatigue.

Les enfants sont donc plutôt bien adaptés aux entraînements physiques intenses si ils sont courts et répété ! Ce type d'exercice physique est recommandé car il améliore leur endurance. Cet effet "enfant athlète" s'atténue au moment de la puberté : les adolescents se fatiguent plus rapidement et récupèrent moins vite. Mais en attendant, vos enfants n'ont pas fini de vous épuiser !

3. Et demain ?

Les enfants sont inépuisables, d’accord… Mais est-il possible de préserver au maximum ces capacités jusqu’à l’âge adulte ? Nos chercheurs sont sur le coup. L’endurance que l’on a lorsqu’on est enfant pourrait avoir, une fois adulte, un effet très protecteur contre certaines maladies telles que le cancer du côlon et le cancer du sein ! Malheureusement, si les adultes ont plus de force et de puissance que les enfants, il leur manque cette endurance “protectrice”.

Entraîner les enfants à conserver un peu cette endurance, ou au moins à prendre l’habitude de faire des exercices physiques d’endurance, c’est peut-être la solution de demain pour combattre certaines maladies d’adultes !
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Voici pourquoi les enfants sont incroyables ! [L'Edito Carré]

"Une horde sauvage montée sur ressors que nous voyons s’agiter sous nos yeux. Ils sont increvables, nous vident jusqu’à la moelle et ne semblent jamais retrouver le calme."

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Ultra-trail

L'être humain est particulièrement bien adapté à la course sur les longues distances. Des disciplines sportives telles que l'ultra-trail font appel à ces adaptations et contraignent les participants à repousser leurs limites. En ultra-trail, l'ennemi n°1 est la fatigue. Fatigue oui, mais laquelle ?

1. Point technique

Soulevez et maintenez une bouteille d'eau d'1L à bout de bras, le plus longtemps possible. Cet exercice va vous demander de plus en plus d'effort, et vous allez avoir de plus en plus de mal à maintenir le poids devant vous. Vous ressentez de la fatigue dont la cause est à chercher du côté de vos muscles … mais aussi de votre système nerveux : on parle donc de fatigue neuromusculaire.

Dans cet exercice, vous avez fait appel à votre système neuromusculaire (le cerveau, les motoneurones dans les nerfs et les muscles). Si l'on ressent de la fatigue, c'est que ce système n'arrive plus à fonctionner normalement : la fatigue est alors un signal d’alerte pour vous indiquer que quelque chose d’inhabituel se passe.

On peut distinguer deux types de fatigues :
  • Les neurones du cerveau n'arrivent plus à envoyer aux muscles l'ordre de se contracter de façon optimale. Dit autrement, le message est transmis plus difficilement par les nerfs aux muscles : c'est la fatigue centrale.
  • Le muscle perd en force : c'est la fatigue périphérique.
De façon générale, plus l’exercice est long et de faible intensité, plus la fatigue centrale est importante. A l’inverse, un exercice court et intense induira davantage de fatigue périphérique.

2. Recherches et découvertes

L'ultra-trail est une discipline sportive récente. De plus en plus de recherches s'y intéressent car il s’agit d’un bon modèle de fatigue extrême. Les performances des coureurs peuvent aider à mieux comprendre la physiologie humaine poussée à ses limites ! C'est pour cette raison que l'équipe de chercheurs du LIBM à Saint-Etienne a réalisé plusieurs études sur des coureurs d’ultra-marathons et d'ultra-trails en particulier.

A l'occasion de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc© en 2009 et en 2012, les chercheurs ont voulu savoir quelle fatigue les coureurs ressentaient en premier. Alors que l’on pensait que les muscles souffraient énormément, en particulier dans les descentes, c’est au niveau central que les altérations ont été les plus marquées !


Pendant une telle course, les chercheurs ont aussi observé des différences de performance et de fatigue entre les hommes et les femmes. Si les deux sexes sont touchés de la même façon par la fatigue centrale, moins de fatigue périphérique a été mesurée chez les femmes ! Les femmes semblent donc, en moyenne, plus résistantes à la fatigue musculaire sur les très grande distances. Malgré le fait qu’elles soient tout aussi capables (voire plus !) que les hommes de courir des ultra-marathons, elle représentent malheureusement moins de 10% des participants.

Vous trouvez que 170 km est une longue distance ? C'est une broutille pour Philippe Fuchs qui a couru de Paris à Pékin, soit 8500 km en 161 jours ! Les chercheurs du LIBM ont pu étudier cette incroyable performance et mieux comprendre comment sa technique de course a évolué au fil de l'épreuve. A l’issue de son périple, Philippe Fuchs a adapté sa façon de courir qui est devenue "plus douce". Il limitait ainsi l'amplitude des mouvements et l'impact de la pose du pied pour minimiser les risques de lésions. Et tant pis si ça lui coûtait plus d’énergie au kilomètre.

Courir, d'accord. Mais quelles sont les conséquences pour le corps humain et comment récupère-t-on d'une course d'ultra-trail ? Après l'Ultra-Trail du Mont-Blanc©, les chercheurs ont constaté une grande fatigue neuromusculaire accompagnée d’un importante inflammation des muscles. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le corps humain récupère rapidement de cette épreuve extrême. En 9 jours, le processus de récupération est bien avancé et au bout de 16 jours après la course, le système neuromusculaire est retourné à son niveau initial. Prêt pour une nouvelle course ? Sans doute pas car il existe une fatigue plus profonde à laquelle les chercheurs n’ont pas facilement accès.


3. Et demain ?


Dans un futur proche, l’équipe de chercheurs du LIBM souhaite continuer ses recherches sur la fatigue extrême. En effet, si l’on sait maintenant que la fatigue centrale affecte énormément les coureurs d’ultra-endurance, on ne sait pas encore vraiment à quel niveau du système nerveux central elle se situe (cortex moteur, motoneurones de la moelle épinière, en lien avec ce qui se passe dans les muscles ou les tendons), ni même si elle impacte réellement les performances… C’est comme cela que la recherche avance : une découverte débloque des dizaines de questions auxquelles il faut répondre et ainsi de suite. Comprendre le fonctionnement du corps humain prend du temps. Surtout lorsque l’organisme doit faire face à de tels défis !


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Ultra-trail du Mont-Blanc. Etude des cause nerveuses de la fatigue.

 Une étude révèle que l'épuisement qui gagne les sportifs au cours d'un tel effort, proviendrait davantage d'une fatigue du système nerveaux central que d'une fatigue musculaire seule.

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Endurance. Les femmes plus performantes sur les très longues distances ?

Plus la distance de course s'allonge, plus les écarts d'endurance entre hommes et femmes tendrait à s'effacer.

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Fatigue extrême : Jusqu'où notre corps peut-il aller?

Guillaume Millet et Nathalie Mauclair, reviennent sur les limites de l'organisme soumis à des efforts de plusieurs dizaines d’heures en continu.

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