Activité physique et drépanocytose
Lorsqu'on souffre de certaines maladies, l'exercice physique nous est parfois déconseillé. Cependant, l'inactivité forcée est souvent handicapante. Avoir une mobilité réduite impacte négativement l’insertion sociale et la qualité de vie des patients. Toutefois, toute forme d’activité physique n’est pas forcément à proscrire... Il suffit de trouver la bonne formule, le bon dosage. C’est le cas pour la drépanocytose. Le sport, non. Mais l'activité physique, oui ?
1. Point technique
2. Recherches et découvertes
Habituellement, on déconseille aux personnes touchées par la
drépanocytose de faire du sport. En effet, un exercice intense
augmente fortement le risque de déclencher des crises. A cause
de ce risque et de la fatigue liée à la maladie, les patients
ont tendance à éviter tout exercice physique, ce qui les amènent
à être totalement inactifs, et de plus en plus intolérants à
l'effort physique. C’est un vrai cercle vicieux ! L’idée reçue
est donc que les patients drépanocytaires sont incapables de
faire de l’activité physique et que celle–ci leur est
systématiquement néfaste. C’est cette croyance que bouscule
l'équipe de chercheurs du laboratoire LIBM de Chambéry et de
Saint Etienne. Ce qui fait la différence, c'est l'intensité de
l'exercice...
Contrairement à l'exercice intense, l’exercice modéré n’augmente
pas le risque de crise. Lorsqu’il est régulièrement répété,
comme dans un entraînement en endurance, il peut même être
bénéfique ! En effet, l’exercice modéré régulier entraîne des
adaptations permettant à l’organisme de réaliser un effort
physique plus facilement. Les muscles peuvent être sollicités
plus longtemps et un peu plus intensément. Ces adaptations
améliorent l’autonomie et la qualité de vie des patients. Les
chercheurs ont d'ailleurs recueilli des témoignages des patients
participant à leur étude qui ont vu leurs conditions de vie
s'améliorer :
- « Je me sens mieux, je suis moins essoufflé »
- « Ma fille me demande de la porter pour jouer et au bout d’une minute j’étais essoufflé. Là je peux la porter et jouer avec elle 5 minutes. Ma relation avec elle a totalement changé »
- « Ça fait du bien, j’ai plus d’énergie, j’ai retrouvé de la motivation pour bouger et je vais reprendre la danse de salon ».
3. Et demain ?
Autrefois banni, les médecins réfléchissent désormais à
intégrer l’exercice physique régulier mais contrôlé (on ne peut
pas faire n’importe quoi, n’importe comment, n’importe quand)
dans le traitement des patients atteints de drépanocytose. Des
études sont actuellement en cours pour valider définitivement ce
concept.
Dans le cas de la drépanocytose : le sport, non, mais l'activité
physique, oui ! Le plus étonnant est que ce cas n’est pas
isolé... Dans tout un tas de maladies (obésité, cancer,
insuffisance cardiaque ou respiratoire), on découvre peu à peu
les effets bénéfiques de l’activité physique. Alors demain…
l’exercice physique sera un remède universel !